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Reconstruction de l’église

 

Saint- Jean Baptiste de Saujon

 

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 par   Pascal Ferchaud

 

 Cet article a été lu par monsieur Pascal Ferchaud, maire de Saujon après l’inauguration de l’église St Jean-Baptiste de Saujon, le 17 février 2007 en présence de Mgr Bernard Housset notre évêque. Les éléments sont extraits des minutes du notaire Robin (AD 17 3 E 55 11 et liasses 2, 4, 5, 8, 10, et du notaire Barbier liasse 228).  Il complète les articles précédents  sur l’église de Saujon.

 

Le 7 février 1666 les habitants catholiques réunis en assemblée capitulaire demandent à ce que l’église paroissiale Saint-Jean Baptiste soit reconstruite.

 

 

Le 23 juin 1679, Louis Thévenot, prêtre curé de la paroisse de saint Jean de Saujon, passe avec Jacques Guérinet, architecte demeurant au faubourg de Saint Vivien, en la ville de Saintes le marché de reconstruction de l’église paroissiale de Saint Jean de Saujon sur les anciens fondements.

 

   Deux chapelles doivent être élevées. Sur celle située au nord, ou était l’ancien clocher, il fera un nouveau        clocher et un « degré » pour y monter. Il est fait allusion à un plan que nous n’avons malheureusement pas trouvé.

 

Le curé s’engage à fournir les matériaux. L’architecte s’engage à commencer le chantier dès le lundi suivant.

 

 Le marché a été conclu pour la somme de 860 livres. Un acompte de 100 livres, payée en louis d’argent « et autre bonne monnaie » a été versé.

 

Le 21 septembre 1679 une nouvelle assemblée capitulaire se réunit où on peut lire que les habitants  ont déjà commancé à construire et réédifier laditte église. Ils ajoutent qu’ils sont fort pauvres et que ce bâtiment  quoique nécessaire surpasse leurs fonds. Ils  disent se trouver dans l’état de l’abandonner à moins qu’ils ne soient secourus.

 

Ils donnent pouvoir à Louis Thévenot, leur curé, pour les représenter  devant les seigneurs du Grand Conseil ou ailleurs s’il est besoin.

 

Ils précisent que le clocher nécessaire à l’église demande une élévation considérable pour l’intérêt du Roy notre sire  afin d’y mettre un beffroi pour en cas de guerre avertir leurs milices voisines.

 

Ils demandent également à ce que ceux de la religion prétendue réformée résidant sur la paroisse de Saujon soient aussi mis à contribution pour le financement du clocher et de l’horloge que l’on prévoyait d’y mettre, sous le prétexte que les protestants s’étaient servis des ruines du clocher et avaient vendu les cloches qui s’y trouvaient.

 

Le 28 décembre 1681, l’assemblée capitulaire est à nouveau réunie, à propos de la réédification de l’église. Nous y apprenons que la charpente est posée et que les tuiles recouvrent maintenant le toit. Il reste encore à couvrir la chapelle sud, faire le grand autel, la sacristie, blanchir l’intérieur.

 

 Le 15 mars 1682, le curé Thévenot se rend devant la grande porte de l’église à sept heures du matin où il rejoint monseigneur  l’illustrissime et révérentissime Guillaume de la Brunetière du Plessis de Gesté, évêque de Saintes, revêtu de ses habits épiscopaux avec la croix et assisté d’un grand nombre d’ecclésiastiques. Et ayant mondit seigneur évêque dit les oraisons acoutumées en pareille rencontre, avoir fait aspersion d’eau bénite sur les murailles de laditte église en commansant à la droite, passant tout autour de laditte église. Il est ensuite entré dans l’église qu’il a bénie avant de prononcer la messe, assisté des prieurs de Royan, Semussac, Mornac, Monsanson, Saint- Romain de Benêt, Tonnay-Charente, ainsi que les curés de Dercie et l’Éguille. Assistaient également à la cérémonie, le seigneur de Carnavalet, gouverneur de Brouage, Jean Louis de Courbon de Saint Sauveur, ainsi que les seigneurs de Dercie, Balanzac et autres  grands et illustres personnages et au fin que le tout soit notoire à la postérité en laditte église qui autrefois dans son origine a eu pour patron le bienheureux Saint Jean Baptiste ».

 

Le 10 août 1683, le curé Thévenot procède à un marché pour la couverture du clocher et poser la croix, coq ou girouette qu’il voudra bien y mettre ainsi que du degré  qui permet d’accéder au clocher.

 

 Le 28 décembre 1686 un nouveau marché est passé, cette fois ci avec Jean Bigot menuisier demeurant à Rochefort et Charles Gaschet aussi menuisier demeurant à Sainte- Gemme, pour la construction d’un retable en bois de noyer, pour le grand autel et une balustrade aussi en bois de noyer.

 

 

Le 30 mars 1687, une demande est faite pour remplacer la cloche par une plus grosse, qui puisse être entendue des Perches ou du Breuil du Pas qui sont les villages les plus éloignés et d’avoir une horloge dont le marteau batterait sur laditte cloche pour sonner les heures. Cette demande ne semble pas avoir abouti.